Extension maritime de Vannes, Conleau, petite terre d’un peu plus de 5ha, une île devenue presqu’île située à l’extrémité sud-ouest de Vannes et en face de Port Anna (Séné). Conleau qui signifierait en breton « baies ». Conleau, lieu de promenade préféré des Vannetais qui ne se lassent pas, à la belle saison, de fréquenter cette station balnéaire sortie tout droit d’un projet de deux « inventeurs » au19ème siècle, qui s’enorgueillit depuis plusieurs années de son « pavillon bleu ».
Conleau, une page d’histoire de 7 siècles :
XIIIe SIECLE
Eloignée, mais pas trop, du tumulte de la ville de Vannes (qui, il faut le préciser ne dépasser pas alors l’intra-muros), bercée et protégée par la mer, Conleau est le site idéal que les évêques de Vannes choisissent pour y faire construire « une maison de campagne », un havre de paix.
XVIe SIECLE
Les Guerres de Religion font rage. Les finances du royaume sont au plus mal. Pour les renflouer le Roi Henri III demande alors au Pape Pie V de faire une levée de fonds sur les biens du clergé. L’Evêque de Vannes, Jean FABRI, lourdement taxé, est contraint de mettre en vente Conleau. L’île quitte le domaine épiscopal en 1570. Diverses familles, issues de la petite noblesse, en deviendront les propriétaires successifs jusqu’à la Révolution. Elle compte alors deux hameaux, le Petit et le Grand Conleau, composés chacun d’un manoir et de fermes.
1790
Qualifiée de biens « d’émigrés » elle est vendue comme bien national.
XIXe SIECLE
Durant près de 70 ans, elle appartiendra à divers propriétaires, c’est une île délaissée.
1851
Gustave de Lamarzelle, imprimeur-libraire de Vannes (et père du futur Député et Sénateur du Morbihan) l’acquiert. Il y fait construire une cale de pierres sèches pour l’accostage des bateaux.
1877, le début d’une grande aventure
Le 11 novembre 1876 très précisément, le Parisien François-Marie Rouiller et le Vannetais Jean-Baptiste Pavot l’acquièrent pour la somme de 19000 francs. Ils ont un projet ambitieux et novateur : créer à Conleau une station balnéaire à l’image de celles déjà existantes sur la Manche et le littoral atlantique.
Le chantier débute en 1877 par la construction d’une route-digue. Conleau est devenue une presqu’île. Puis c’est l’aménagement d’une « piscine d’eau de mer », une retenue d’eau permettant de se baigner sans se soucier des marées. Ils ne verront pas l’aboutissement de leur projet, une banqueroute les oblige à vendre leur île. Le nouveau propriétaire reprend le projet, viennent alors les chalets, la construction d’une cale pour permettre aux personnes arrivant en bateau d’y débarquer, la construction d’un grand restaurant « Le nouveau café ». Celui-ci, quelques décennies plus tard deviendra « Le Roof ». Fêtes nautiques et régates sont organisées à la belle saison.
Les guides touristiques vantent les mérites de la station balnéaire vannetaise
XXe SIECLE
Au début du XXe siècle, un projet d’une ligne d’omnibus reliant Conleau à Vannes est envisagé. Le projet fut abandonné en 1902. La Grande Guerre mettra un frein à cette belle aventure jusqu’en 1919, date à laquelle la ville de Vannes acquiert une grande partie de Conleau. En 1921, la « piscine » est à nouveau ouverte, le site réaménagé.
AUJOURD’HUI,
Si Conleau et sa plage (arborant fièrement depuis quelques années le convoité « pavillon bleu ») est la destination préférée des Vannetais, elle attire également nombre de touristes.
« Le Roof » est devenu un hôtel-restaurant renommé, un rendez-vous des stars, des personnalités politiques, scientifiques et même des princes. Un camping y accueille les amoureux du plein air. Plusieurs restaurants y sont installés
On peut s’y embarquer pour se rendre sur l’Ile d’Arz ou faire le tour de Golfe grâce aux navettes. Des liaisons régulières d’autobus permettent de se rendre à Vannes et dans le pays vannetais. Et, enfin, un « petit passeur » assure la traversée vers Séné-Port Anna.