Dans ce livre, Marek Halter cherche une lueur dans les ténèbres ! Qui est un prophète ? Vivons-nous dans un monde sans prophètes ? Telles sont les questions qu’il pose dans « Un monde sans prophètes,
aux éditions Hugo Doc en 2021.
Dans cet essai, il convoque de nombreux « prophètes » : Moïse, Abraham, Samuel, Jésus, Mahomet, mais aussi Voltaire, La Fayette, Mounier, Mirabeau, Hugo, Jaurès, Gandhi, Mandela, Luther King ou encore l’abbé Pierre. Tandis que les premiers parlaient au nom de Dieu, les autres le faisaient au nom de l’Humanité telle qu’ils la concevaient, avec toujours le même objectif : dénoncer l’injustice.
Le prophète, c’est l’homme qui crie : un lanceur d’alerte avant la lettre. Une sorte de contre-pouvoir, un antidote à toute idolâtrie et totalitarisme.
Des êtres à l’étonnante présence, au courage incroyable, à la force d’âme à toute épreuve et qui, souvent, finissent expulsés ou assassinés par les pouvoirs qu’ils ont dénoncés.
Vivons-nous aujourd’hui dans un monde sans prophètes ? C’est le point de départ de la réflexion de Marek Halter qui aura pour mérite de remettre à leur juste place la multitude de faux prophètes qui fourmillent aujourd’hui dans les gazettes et sur les plateaux TV, et de décoder à la fois l’impressionnant silence et le terrible tumulte qui composent la bande-son de notre planète, en ce début de troisième millénaire.
« Où sont passés ces hommes qui, à travers les siècles interpellaient les puissants, tous les puissants, au nom de la liberté ; de la solidarité et de la justice ? »
« Les réseaux sociaux remplissent le vide. Quand on n’entend plus le cri de la vérité, ce sont les fausses nouvelles, le complotisme qui prend le pouvoir. Le prophète a un visage. Tandis que les réseaux sociaux sont occupés par des anonymes qui avancent masqués, cagoulés. »
Marek Halter est né le 27 janvier 1936 à Varsovie
Juif d’origine polonaise, naturalisé français en 1980.
Il est le fils d’un imprimeur et d’une poétesse yiddish.
À l’âge de cinq ans, il s’échappe avec ses parents du ghetto de Varsovie. À leur arrivée en Ukraine, une patrouille de l’armée rouge les dirige vers Moscou. Puis, au début de la guerre germano-soviétique, Marek et les siens sont envoyés à Kokand, en Ouzbékistan. Tour à tour voleur et pionnier, il revient en Pologne en 1946.
En 1950, Marek Halter et ses parents s’installent à Paris. Il se rend en Israël pour la première fois en 1951 et travaille dans un kibboutz. Mais il veut être peintre et, dès son retour à Paris, il s’inscrit à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts.
En 1967, il fonde et préside le Comité international pour la paix négociée au Proche-Orient. Il est à l’origine des premières rencontres entre Israéliens et Palestiniens..
C’est à Paris pourtant qu’il publie son premier livre, « Le Fou et les rois », qui est consacré à la paix au Proche-Orient. Ce livre obtient le Prix Aujourd’hui en 1976. Depuis, tout en consacrant une part importante de sa vie à la défense des droits de l’homme partout où ils sont bafoués (président de l’Institut Andreï Sakharov, de l’Institut international de la culture juive, cofondateur de SOS Racisme…), Marek Halter a publié plus d’une trentaine d’ouvrages historiques et philosophiques.