BICENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE LOUIS PASTEUR
Ne cherchons pas à éviter à nos enfants les difficultés de la vie ; apprenons-leur à les surmonter. Louis Pasteur
Louis PASTEUR, né le 27 décembre 1822 à Dole, n’a été ni médecin ni chirurgien, mais nul n’a fait pour la médecine et la chirurgie autant que lui.
« Parmi les hommes à qui la Science et l’Humanité doit beaucoup, Pasteur est resté souverain ». Henri Mondor de l’Académie Française. Scientifique, chimiste et physicien de formation, pionnier de la microbiologie, il fut à l’origine des plus formidables révolutions scientifiques du XIXème siècle, dans les domaines de la biologie, l’agriculture, la médecine ou encore l’hygiène, jusqu’à la mise au point du vaccin contre la rage. Émaillée de découvertes révolutionnaires, la vie de Louis Pasteur est aussi marquée par plusieurs drames qui ont sans doute contribué à motiver sa soif de comprendre les maladies de son époque. Infatigable et passionné, il n’a pas hésité à traverser la France pour aller au bout de ses théories ou pour résoudre les problèmes agricoles et industriels posés par les maladies infectieuses. Mais l’Histoire le retient surtout comme l’inventeur de la « pasteurisation » en 1865 et du vaccin contre la rage en 1885. Il est aussi à l’origine du premier institut de recherche moderne, l’Institut Pasteur. LOUIS PASTEUR décède en 1895. Son tombeau se trouve à l’Institut Pasteur.
LOUIS PASTEUR, UNE VIE DE RECHERCHES
Dès l’âge de 25 ans, Louis Pasteur se plonge dans la recherche. Il étudie tout d’abord la polarisation de la lumière par les cristaux et la dissymétrie des molécules, à l’origine d’une nouvelle science, la stéréochimie. Il travaille ensuite sur le processus de la fermentation dans lequel il explique le rôle des micro-organismes. Entre 40 et 55 ans, Pasteur élabore la théorie des germes et anéantit la doctrine jusqu’ici reconnue de la génération spontanée de micro-organismes dans l’air. Il découvre une nouvelle catégorie d’êtres vivants capables de vivre à l’abri de l’air. Il applique alors ses connaissances à l’industrie et à l’agriculture : maladies du vin, altérations de la bière, maladies des vers à soie. C’est à cette époque qu’il invente « la pasteurisation » pour tuer les microbes. Napoléon III encourage ses travaux en le nommant chevalier de la Légion d’honneur en 1853, puis en le promouvant officier en 1863, et commandeur en 1868. Entre 55 et 65 ans, il met la microbiologie au service de la médecine et de la chirurgie. Il étudie les maladies infectieuses et met en place une méthode d’atténuation de la virulence des microbes. Si le médecin chirurgien anglais Edward Jenner a inventé en 1796 la vaccination, Pasteur invente les vaccins. Entre 1880 et 1885, il élabore un vaccin antirabique, ce qui le rend extrêmement populaire. La IIIe République l’élève à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur en 1878. Puis à celle de grand-croix en 1881.
LA RAGE VAINCUE
La première personne à avoir reçu le vaccin contre la rage fut un jeune Alsacien de 9 ans, Joseph Meister. Le matin du 6 juillet 1885, un garçon de neuf ans, Joseph Meister est mordu quatorze fois par un chien enragé, Pasteur vainc alors ses ultimes hésitations et décide de tester son traitement chez l’homme. Louis Pasteur n’étant pas médecin, il confie au Dr Grancher le soin d’inoculer à l’enfant le traitement. En 10 jours, Joseph Meister reçoit au total treize injections de moelles rabiques de moins en moins atténuées. Cette première vaccination est un succès : Joseph Meister ne développera jamais la rage et deviendra le premier être humain vacciné. En septembre 1885, Jean-Baptiste Jupille, un jeune berger de 15 ans, se présente au laboratoire de la rue d’Ulm, profondément mordu par un chien enragé qui avait attaqué six autres petits bergers. Jean-Baptiste Jupille s’était jeté sur l’animal pour couvrir la fuite de ses camarades. Louis Pasteur applique son traitement pour la seconde fois, avec le même succès et s’assure de faire connaître cette histoire au monde entier. Bientôt, une multitude de « mordus » se présentent venant de France et de l’étranger. Face à cette affluence, Louis Pasteur décide de fonder un centre spécialement dédié à la vaccination contre la rage, qui soit également un centre de recherche et un centre d’enseignement. Trois ans plus tard, l’Institut Pasteur est inauguré.
COMMÉMORATION DU BICENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE LOUIS PASTEUR
La Monnaie de Paris lance une monnaie de collection à l’effigie de Pasteur pour rendre hommage à ses travaux. Chaque monnaie achetée donnera lieu à un reversement de 1euro à l’Institut Pasteur. À VANNES, À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur (1822-1985), le musée des beaux-arts, La Cohue expose le tableau de Lucien Laurent-Gsell (1880-1944) intitulé « Le laboratoire de Pasteur ». Le musée propose son accrochage temporaire jusqu’au au 5 février. Pasteur, peintre éclairé lui-même, est évoqué dans son cadre professionnel, avec le Docteur Emile Roux, son proche collaborateur. L’univers du laboratoire est décrit avec précision. Éprouvettes et flacons divers se font le reflet des grandes découvertes de l’époque. Gsell, petit-cousin de Pasteur, s’inscrit dans le courant moderniste représentant les hommes de science dans leur milieu, et non plus en simples portraits.
LES GRANDES DATES DE LA VIE DE LOUIS PASTEUR (Données publiées par l’Institut Pasteur)
1822 : 27 décembre : naissance de Louis Pasteur à Dole (Jura).
1839 : Départ de Louis Pasteur pour le collège royal de Besançon.
1840 : Reçu bachelier ès lettres à Besançon. Maître d’études au Collège de Besançon.
1842 : Bachelier ès Sciences mathématiques à Dijon.
1843 : Admis à l’École normale supérieure, au 4e rang.
1845 : Licencié ès sciences.
1846 : Nommé professeur de physique au lycée de Tournon (Ardèche) mais reste à l’École normale supérieure comme agrégé préparateur. Rencontre Auguste Laurent dans les laboratoires de Balard. Études des cristaux.
1847 : Docteur ès sciences.
1848 : Nommé professeur de physique au lycée de Dijon puis professeur suppléant de chimie à la faculté des sciences de Strasbourg. Recherches sur le dimorphisme (ensemble des différences entre le mâle et la femelle en dehors des organes sexuels). Communication historique sur le dédoublement du paratartrate de soude et d’ammoniaque.
1849 : Mariage de Louis Pasteur avec Mlle Marie Laurent, fille du recteur de l’université de Strasbourg. Recherches sur les propriétés spécifiques des deux acides qui composent l’acide racémique.
1850 : Naissance de sa fille Jeanne (décédée en 1859).
1851 : Naissance de son fils Jean-Baptiste. Mémoire de Louis Pasteur sur les acides aspartique (acide aminé non essentiel qui peut être synthétisé par l’organisme) et malique.
1853 : Naissance de sa fille Cécile (elle meurt en 1866). Louis Pasteur est nommé chevalier de l’Ordre impérial de la légion d’honneur. Il reçoit le prix de la Société de pharmacie de Paris pour la synthèse de l’acide racémique. Note sur la découverte de la transformation de l’acide tartrique en acide racémique. Découverte de l’acide tartrique inactif.
1854 : Louis Pasteur est nommé doyen de la faculté des sciences à Lille.
1855 : Début des études sur la fermentation. Présentation à Lille d’un mémoire sur l’alcool amylique.
1856 : Début des recherches sur la fermentation alcoolique.
1857 : Nommé administrateur de l’École normale supérieure et directeur des études scientifiques de cette école. Mémoire sur la fermentation lactique. Mémoire sur la fermentation alcoolique.
1858 : Naissance de sa fille Marie-Louise. Installation de son laboratoire dans les combles de l’École normale supérieure à Paris, rue d’Ulm. Début de ses recherches sur les générations dites spontanées.
1859 : Prix de physiologie expérimentale de l’Académie des sciences pour ses travaux sur les fermentations.
1860 : Prélèvements pour l’étude du problème des générations dites spontanées. Examen de la doctrine des générations dites spontanées.
1861 : Reçoit le prix Jecker de l’Académie des sciences pour ses recherches sur les fermentations. Publication dans le bulletin de la Société chimique de Paris de l’ensemble de ses résultats sur la question du vinaigre.
1862 : Élection à l’Académie des sciences (section minéralogie). Études sur le rôle des mycodermes dans la fermentation acétique. Reçoit le prix Alhumbert pour ses recherches sur la génération spontanée. Alors que certains pensaient que des micro-organismes pouvaient apparaître spontanément, Louis Pasteur démontra que les microbes retrouvés dans des fioles stérilisées provenaient en réalité de l’air ambiant.
1863 : Naissance de sa fille Camille (elle meurt en 1865). Napoléon III demande à Louis Pasteur d’étudier les maladies des vins. Études sur les vins, I ‘influence de l’oxygène de l’air sur la vinification. Nommé professeur de géologie, physique et chimie appliquée, à l’École des beaux-arts.
1864 : Installation à Arbois d’un laboratoire pour ses recherches sur les vins.
1865 : Dépose un brevet pour l’invention d’un procédé de conservation et d’amélioration des vins par chauffage modéré à l’abri de l’air : la pasteurisation. Aujourd’hui élargi aux aliments, le processus, qui fonctionne par chauffage à une température définie suivi d’un refroidissement brusque, permettant d’étendre leur période de consommation. Études des maladies des vers à soie.
1867 : Création d’un laboratoire de chimie physiologique à l’École normale supérieure. Nommé professeur de chimie organique à la Sorbonne. Reçoit le Grand prix de l’Exposition universelle pour ses études sur le vin. Démission de ses fonctions administratives à l’École normale supérieure.
1868 : Diplôme de docteur Honoris Causa de l’université de Bonn. Est nommé Commandeur de la légion d’honneur. Publication des études sur le vinaigre. Pasteur est atteint d’une hémiplégie gauche.
1870 : Publication des études sur les maladies des vers à soie.
1871 : Recherches sur de nouveaux procédés de fabrication et de conservation de la bière.
1873 : Élu membre de l’Académie de Médecine.
1876 : Publication d’Études sur la bière
1877 : Note sur l’altération de l’urine. Études sur la maladie du charbon. Études sur la septicémie.
1878 : Nommé Grand officier de la légion d’honneur. Publication du mémoire La théorie des germes et ses applications à la médecine et à la chirurgie. Met au point le vaccin contre le choléra des poules à l’aide d’un microbe atténué. Recherches sur la gangrène, la septicémie et la fièvre puerpérale.
1879 : Note sur la peste. Découverte de l’immunisation au moyen de cultures atténuées.
1880 : Nommé membre de la Société centrale de médecine vétérinaire. Communication sur les maladies virulentes (Louis Pasteur expose pour la première fois le principe des virus-vaccins). Début des recherches sur la rage.
1881 : Nommé Grand-croix de la légion d’honneur. Met au point le vaccin contre la maladie du charbon chez les ruminants. Élu membre de l’Académie française.
1882 : Note sur la péripneumonie contagieuse des bêtes à cornes. Études du rouget des porcs.
1883 : Met au point avec Louis Thuillier le vaccin contre le rouget du porc.
1884 : Nouvelles communications sur la rage.
1885 : Première vaccination antirabique chez l’Homme.
1887 : Élu Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Victime d’une seconde attaque d’hémiplégie.
1888 : Inauguration de l’Institut Pasteur, le 14 novembre.
1892 : Jubilé à la Sorbonne, le 27 décembre.
1895 : Mort de Louis Pasteur le 28 septembre.
1888 : INAUGURATION DE L’INSTITUT PASTEUR
Si l’Institut Pasteur porte le nom de son illustre fondateur et doit beaucoup au génie scientifique de ce dernier, son histoire est faite de la vie et des découvertes de bien d’autres chercheurs. Autant d’hommes et de femmes, habités par l’esprit humaniste de Louis Pasteur, autant d’avancées scientifiques au service de la santé humaine. L’Institut Pasteur est une fondation privée, à but non lucratif, reconnue d’utilité publique, telle que l’a voulu son fondateur, Louis Pasteur. Fondé par décret du 4 juin 1887, l’Institut Pasteur est inauguré le 14 novembre 1888 grâce au succès d’une souscription internationale, pour permettre à Louis Pasteur d’étendre la vaccination contre la rage, de développer l’étude des maladies infectieuses et de transmettre les connaissances qui en étaient issues.