La 15ème conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique s’est tenue à Montréal du 7 au 19 décembre 2022 sous présidence chinoise.
Les 4 grands objectifs de cette 15ème Conférence :
-réduction des menaces à la biodiversité,
-la conservation et l’utilisation durable des ressources,
-l’accès et le partage des avantages issus de ressources génétiques
-la mise en œuvre d’un cadre mondial.
Après quatre années de négociations difficiles, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, plus de 190 Etats sont parvenus à un accord sous l’égide de la Chine, présidente de la COP15.
Ce « pacte de paix avec la nature », appelé « accord de Kunming-Montréal », vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique. Les pays se sont mis d’accord sur une feuille de route visant notamment à protéger 30% de la planète d’ici 2030 et à porter à 30 milliards de dollars l’aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué le « résultat historique » de cet accord qui « complète » celui de Paris pour le climat.
Le monde a « désormais deux champs d’action pour aller vers une économie durable d’ici à 2050 », a-t-elle ajouté. La création d’aires protégées sur 30 % de la Planète, la plus connue de la vingtaine de mesures, a été présentée comme l’équivalent pour la biodiversité de l’objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
À ce jour, 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées. Mais le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80 % de la biodiversité subsistante sur Terre, propose de restaurer 30 % des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides. Cet accord, salué par la France, est ambitieux, réaliste et applicable, avec des cibles chiffrées dont celle prévoyant la protection de 30% des terres et de 30% des mers à échéance 2030. La France continuera de porter des engagements forts aux niveaux national et international, notamment aux côtés des 116 pays de la Coalition pour la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples (HAC).
La Convention sur la diversité biologique des Nations unies est l’une des trois Conventions de Rio, établies en 1992 lors du Sommet de la Terre. Elle a trois objectifs principaux : la conservation de la biodiversité, son utilisation durable et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques.
La conférence des Parties (COP) est l’organe directeur de la Convention, rassemblant tous les deux ans les 196 Parties au traité (195 États et l’Union européenne qui porte la voix de ses membres). Tous les dix ans, elle décide d’un cadre mondial pour agir en faveur de la biodiversité. Ainsi, la COP10 de 2010 avait adopté le plan stratégique pour la diversité biologique pour la période 2011-2020, comprenant les 20 objectifs d’Aichi.
La biodiversité menacée
La biodiversité est le tissu vivant de notre planète. Elle offre des biens irremplaçables et services indispensables à notre quotidien. Cependant, la biodiversité se dégrade dans le monde : 75 % des milieux terrestres et 40 % des écosystèmes marins sont fortement dégradés et 1 million d’espèces sont menacées d’extinction.
Cette dégradation de la biodiversité est largement la conséquence de nos activités humaines, qui exercent des pressions majeures sur la nature : la destruction et la fragmentation des milieux naturels liées, la surexploitation d’espèces sauvages, les pollutions de l’eau, des sols et de l’air ou encore l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Le changement climatique s’ajoute également aux autres causes et peut les aggraver. Il contribue à modifier les conditions de vie des espèces, les forçant à migrer ou à adapter leur mode de vie. À l’inverse, la biodiversité joue un rôle fondamental dans la régulation du climat (humidité, température, etc.). Elle contribue aussi à atténuer les effets du changement climatique, en protégeant le littoral de l’érosion, en atténuant l’intensité des crues et des inondations, etc. Les crises du climat et de la biodiversité sont donc étroitement liées.