HISTOIRE-PATRIMOINE : 30 AOÛT 1286 : TREMBLEMENT DE TERRE À VANNES

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30 AOÛT 1286

TREMBLEMENT DE TERRE À VANNES

En ce matin du 30 août 1286, Vannes s’éveille doucement. Petit à petit, comme chaque jour, cris chansons, invectives emplissent l’air et couvrent les bruits de la ville. Vendeuses de poissons, marchands ambulants, petits artisans vantent leur production, interpellent le chaland, dans une joyeuse cacophonie. Lavandières et mères de famille se dirigent d’un pas alerte vers les rives de la Marle pour laver le linge car le soleil est déjà haut dans le ciel.

Mais, soudain, le ciel s’obscurcit. Un premier grondement retentit.

Les Vannetais se regardent, inquiets. Sous leurs pieds la terre se met à trembler. Les échoppes se renversent… L’activité sismique n’est pas inconnue dans le pays de Vannes. Les tremblements de terre armoricains sont d’ordinaire de faible intensité.

Et pourtant, ce matin-là, l’angoisse s’installe en chacun.

Une secousse, puis une deuxième et encore une autre.

Ce 30 août 1286, Vannes va subir un de ses tremblement de terre le plus dévastateur. Le temps semble s’être figé. Un silence oppressant envahit la ville. Les gens courent pour tenter de trouver un abri. Les mères affolées récupèrent leurs enfants et se dirigent vers la cathédrale ou l’église Saint Patern. Ici, des murs s’effondrent laissant béantes des habitations et là des maisons se fissurent avant de s’écrouler dans un nuage de poussière et un fracas de bois brisé. La courtine du sud-ouest (actuellement rue Noé et Place des Lices), le château de La Motte, l’évêché et la plupart des maisons intra-muros sont détruits. La cathédrale et l’église St Patern, fortement endommagées.

Dans le port, les bateaux s’entrechoquent avant de se briser et de sombrer.

Et puis, l’intensité des secousses faiblit. Dans toute la ville ce n’est que désolation. Les Vannetais, hagards, errent au milieu des gravats. Les plus vaillants secourent les nombreux blessés. Certains tentent de sauver quelques biens et d’autres, réfugiés dans la cathédrale, implorent le Seigneur.

La « Chronique de St Brieuc » nous dit que la terre a tremblé durant les 40 jours précédant la mort du Duc Jean 1er, plusieurs fois par jour et même la nuit.

Un chroniqueur, contemporain de ce séisme écrit :

« L’an du Seigneur 1286, le jour des Ides d’octobre (le 8 octobre), notre Duc Jean 1er émigra de ce monde.

Avant sa mort, la terre trembla 40 jours à travers toute la Bretagne, plusieurs fois par jour et chaque nuit. Il y eut de grands dégâts et beaucoup de construction furent renversées.

Après la mort du Duc, la terre continua de trembler une année entière surtout à Vannes mais de manière moins continue… »

Un commentaire bien laconique pour dépeindre un cataclysme hors du commun…

Peut-on vraiment prêté foi à cet écrit ? Les hommes du Moyen Age étaient-ils portés à exagérer l’ampleur des phénomènes inquiétants et mystérieux ? Craignaient-ils la colère divine ? Une punition ou un avertissement de Dieu ?

Quel rapport, si ce n’est mystique, avec la mort du Duc Jean 1er ?

Autant de questions sans réponse.

Reste que le 30 août 1286, Vannes connut un tremblement de terre particulièrement dévastateur qui détruisit une grande partie de la ville…

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