HISTOIRE-PATRIMOINE : St JEAN BRÉVELAY : LE CHÊNE DU POULDU

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On l’appelle « le patriarche d’Armorique ».

Dans le Morbihan, la commune de Saint-Jean-Brévelay abrite un des derniers chênes sacrés de Bretagne, inscrit aux monuments naturels depuis le 2 décembre 1909 par arrêté ministériel : le chêne du Pouldu. Il partage avec nous son histoire, sa légende.

On me dit millénaire, certains affirment même que le grand Jules César se serait reposé à l’ombre de ma ramure au lendemain de sa victoire sur les Vénètes. D’autres historiens assurent que pendant la construction du château de Josselin en 1026, les tailleurs de pierres travaillant dans la carrière du Pouldu, laissaient leurs moutons dormir à l’intérieur de mon tronc.

En 1719, le 22 septembre, la tradition rapporte que j’ai provisoirement abrité Jean-Baptiste et Jean-Louis, les deux frères Rohan, qui fuyaient la cavalerie du Régent, alors que leur conspiration de Pont-Callec venait d’être trahie. Et pendant la Révolution, j’aurai également servi de cachette.

La vérité est que je ne me souviens plus de la date de ma naissance. L’âge sans doute. Les spécialistes disent que j’ai entre 500 et 700 ans. Toutefois, je revendique toujours mon statut séculaire d’arbre guérisseur, il suffit de passer sous mon arche pour que rhumatismes et difficultés de locomotion disparaissent. Bien qu’inscrit aux Monuments naturels depuis le 2 décembre 1909, cela n’a pas empêché les Allemands, lors de la Seconde Guerre mondiale, de faire de moi, l’un des derniers chênes sacrés de Bretagne, un poste d’observation, élaguant au passage nombreuses de mes branches.

En 1971, je deviens propriété du Conseil Général du Morbihan comme en témoigne un bordereau d’une session du conseil général du Morbihan de 1971, les héritières du comte de Lanjuinais, l’une domiciliée au domaine de Kerguéhennec en Bignan, l’autre en Mayenne, avaient souhaité me céder au département me considérant comme un élément du patrimoine culturel du Morbihan. Ceci suite à un acte d’échange de terrains datant du 20 février 1879. Ce contrat stipulait « de laisser ce chêne en racine jusqu’à ce qu’il tombe de vétusté ou par force majeure. Je suis situé en bordure de la route Saint-Jean-Brévelay – Guéhenno au lieu-dit Kerguen. Alors si vous passez dans le coin cet été, rendez-moi donc une petite visite…

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