SOCIÉTÉ : EN 2021, L’HUMANITÉ N’A JAMAIS ÉMIS AUTANT DE CO2

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En 2020, la pandémie de la Covid-19 avait fait reculer nos émissions de dioxyde de carbone (CO2). En 2021, elles sont reparties à la hausse, nous précise aujourd’hui l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

En pleine crise du gaz russe et malgré la plus forte croissance jamais enregistrée de la production d’énergie renouvelable, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) annonce aujourd’hui que nos émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint, pour l’année 2021, un niveau sans précédent de 36,3 milliards de tonnes. Une augmentation historique par rapport à 2020. Et qui compense largement le déclin qui avait été induit par la crise sanitaire.

Selon les experts de l’AIE, ces mauvais chiffres s’expliquent par un rebond de l’économie, d’une part. Par des conditions météorologiques défavorables, d’autre part. Et par la flambée des prix du gaz fossile qui a eu pour effet immédiat d’augmenter les consommations de charbon. Un charbon dont la combustion émet deux fois plus de CO2 que celle du gaz.

Il faut rappeler que nos émissions de CO2 sont les principales causes du réchauffement climatique que nous vivons actuellement.

Ce rapport de l’AIE souligne notamment que si plus de 320 milliards d’euros ont bien été investis par les États dans les énergies durables début 2021, cela ne représente que 2 % des mesures fiscales mises en place pour sortir de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19. Et même si les États ont annoncé des investissements similaires d’ici 2023, cela ne représente que 35 % de ce qu’un récent rapport de l’AIE estime nécessaire pour se mettre sur la voie du « zéro émissions » d’ici 2050.

Un niveau record devrait être atteint en 2023. En cause, des plans de relance après la crise du Covid-19 pas suffisamment durables.

Une prévision loin d’être en phase avec les objectifs de l’Accord de Paris. Car rappelons que les chercheurs estiment que pour réussir à limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, il nous faudrait diviser nos émissions par deux au cours de cette décennie.

En 2020, le monde a émis 31,4 gigatonnes (Gt) de CO2. En 2025, nous pourrions en être à 34,7 Gt ou à 33,9 Gt si les mesures durables annoncées aujourd’hui par les gouvernements sont mises en place. Or, pour atteindre l’objectif « zéro émissions » en 2050, il faudrait que nos émissions en 2025 ne dépassent pas les… 27,9 Gt !

D’IMPORTANTES DISPARITÉS GÉOGRAPHIQUES

Si les pays industrialisés comme les États-Unis, l’Europe ou le Japon semblent pouvoir être en passe de réduire leurs émissions. Les pays en développement ou les économies émergentes comme l’Inde ou les pays d’Amérique du Sud, seront bientôt responsables de 90 % de la croissance des émissions de CO2 annoncée.

LA CHINE, PRINCIPALE RESPONSABLE ?

Sur un plan plus strictement géographique, c’est notamment la Chine qui tient une part importante dans cette hausse des émissions. À elle seule et avec près de 12 milliards de tonnes CO2 émises, elle compte pour quelque 33 % des émissions mondiales. En cause : une économie qui a poursuivi sa croissance malgré la pandémie de la Covid-19 et une demande d’électricité qui a augmenté comme jamais auparavant au cours de l’année 2021. Une électricité majoritairement produite dans des centrales à charbon.

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