30 ans exactement après sa fermeture pour raison de sécurité, la chapelle St Yves devrait réouvrir à l’automne 2021.Un chantier hors norme pour cet édifice de 400 ans, d’inspiration italienne et inscrit aux Monuments Historiques en 1929. Le dernier office religieux eut lieu en 1991, elle fut ensuite fermée au public. En attendant sa date de réouverture, la Ville de Vannes vous propose une exposition devant l’Hôtel de Ville, retraçant cette restauration exceptionnelle à découvrir jusqu’à fin octobre. L’occasion de vous plonger dans ce chantier marquant de ce début du XXIe siècle sur le plan culturel, patrimonial et humain.
La restauration de la chapelle Saint-Yves
Les objectifs de la restauration de cet édifice unique en Bretagne qui se caractérise par une charpente d’un seul tenant sont de protéger le patrimoine historique vannetais et de permettre sa réouverture au public, 30 ans après sa fermeture. Ce lieu sera destiné à des usages à vocation culturelle et pédagogique. La ville pourra y accueillir des concerts ou des expositions temporaires voire des séminaires. Le collège Jules Simon pourra également utiliser ce lieu pour des activités de chants ou de musique en lien avec les programmes éducatifs.
Un chantier hors norme.
Un coût de près de 10 millions d’euros financé par :
– Une campagne de mécénat, lancée depuis deux ans par la Ville pour sauver la chapelle Saint-Yves, totalisant un montant de 1 109 749€, dont un million d’euros du couple de donateurs vannetais M. et Mme Nivès et de 243 donateurs publics et privés,
– Une subvention d’1,8 million € du Conseil Départemental,
– Une subvention de la DRAC de 528 536 € (tranche 1) et de 489 143 € (tranche 2) soit 1 017 679 €
– 5 millions € de la Ville.
Les découvertes :
L’exploration de la crypte a révélé des surprises : des plafonds peints et la découverte d’une pierre de dallage aux armoiries d’un évêque, vraisemblablement Mgr Sébastien de Rosmadec.
HISTOIRE DE LA CHAPELLE SAINT-YVES
Le premier collège de Vannes dont dépendait la chapelle Saint-Yves fut édifié en 1577. En 1629-1630, le collège et sa chapelle sont confiés aux jésuites. La chapelle est restaurée en 1616, avant d’être reconstruite de 1661 à 1685 grâce aux plans du frère Charles Turmel, qui suit le chantier jusqu’en 1675 ; Sa reconstruction est financée avec les générosités de la religieuse Catherine de Francheville.
C’est l’architecte Jean Caillot qui termine la façade en 1678. En 1681, l’architecte nantais Mathurin Bussonière entreprend le voûtement de la chapelle. Une tour postérieure à la chapelle, servant d’observatoire astronomique, est ensuite ajoutée. Pendant la période révolutionnaire, elle est utilisée comme temple décadaire. En 1792 est dressé dans l’église un plan de rétablissement du prétoire criminel. En 1927, l’architecte Joseph Caubert de Cléry fait un rapport sur l’état des voûtes de la chapelle à la demande du maire de la ville. Les derniers offices religieux célébrés en la chapelle remontent à 1991. Elle fut ensuite fermée au public, par mesure de sécurité. Elle est très représentative du style jésuite de l’époque, inspiré des modèles baroques italiens. Elevée en pierres blanches, sur un soubassement en granit. Ses deux niveaux sont coiffés d’un haut fronton, dans lequel figure le monogramme des Jésuites : IHS (Jesus Hominum Salvator). Dans un esprit d’austérité, préoccupé par un retour aux valeurs fondamentales du christianisme, l’architecture de cette église propose des volumes simples : nef unique, transept peu saillant, chœur réduit. La décoration intérieure se veut discrète également. Toutefois un retable monumental, réalisé en 1684 par le sculpteur et architecte Jean Boffrand, orne le chœur de l’édifice.