LE PORT–RIVE GAUCHE (rue Ferdinand Le Dressay–place Gambetta)
Située au pied de la butte de Calmont, dans le quartier appelé autrefois « Bas Calmont, la rive gauche s’étire jusqu’à la place Gambetta. Aujourd’hui, cafés et restaurants ont investi cette rive. Installés dans les rez-de-chaussée des riches maisons construites au XVIIIe siècle par les armateurs et les négociants, ils ont transformé les anciens entrepôts où naguère s’amoncelaient les marchandises.
DE LA RUE BASSE DE CALMONT, AU QUAI BILLY et À LA RUE FERDINAND LE DRESSAY…
PLACE GAMBETTA
Bientôt 180 ans et de nombreux aménagements, ce n’est que depuis 2015 qu’elle présente son aspect actuel. La place Gambetta, primitivement appelée « place du Morbihan » en raison de son ouverture vers le golfe, est un point de passage important entre l’est et l’ouest de la ville. Cette place en hémicycle où les deux rives du port viennent butter, avec ses immeubles néo-classiques entourant la Porte St Vincent (17ème siècle) est un trait d’union entre le port et la ville historique.
Mais penchons-nous sur son histoire.
LA PORTE SAINT-VINCENT
Visible dès le chenal et blottie entre les immeubles du XIXe siècle de la Place Gambetta : la Porte Saint Vincent. Cette porte inspirée du style baroque italien, élevée au XVIIe siècle (1620-1624) entre le bastion de Gréguennic à l’ouest et la Tour Trompette à l’est, est le principal accès à la vieille ville. Elle est classée, depuis 1928, monument historique. Dans sa partie supérieure, une statue de Saint Vincent-Ferrier qui, bras et doigt tendus tient la mer en respect et protège les habitants. Rappelons que jusqu’au XVIIe siècle, lors des grandes marées, la mer remontait jusqu’à la Place des Lices. Le Saint, patron de la ville, n’avait-il pas dit avant de mourir à Vannes en 1419 : « je serai, Messieurs les Vannetais, votre avocat près de Dieu » ?
Une légende affirme que si son bras venait à tomber, la ville serait envahie par la mer. Cette statue de 600 kg de fonte date de 1891, date à laquelle elle intègre l’emplacement de la première statue du saint placée en haut de la porte en 1624 pour le remercier d’avoir protégé la ville de la peste. Statue détruite à la Révolution et remplacée par celle d’un sans-culotte. Toujours en 1891, sur la façade, sont apposés en lieu et place du cadran solaire, les armoiries de la ville. Au centre du blason : l’hermine, symbole de Vannes. Une couronne de tours crénelées rappelle que la ville est cité ducale et qu’elle est fortifiée. De chaque côté, 2 lévriers en souvenir de ceux offerts à François 1er lors de sa venue à Vannes pour le Traité d’Union Perpétuelle. Enfin, le devise : « À MA VIE ». La porte Saint Vincent donne sur la rue éponyme. Cette artère, tracée au XVIIe siècle sur les terrains marécageux que le Duc de Vendôme offrit aux habitants de Vanne, est bordée de demeures bâties par les membres du Parlement de Bretagne lorsque celui-ci fut exilé à Vannes par Louis XIV de 1675 à 1690.
LA PORTE, 4 SIÈCLES ET 4 DATES :
1620-1624, Percée pour remplacer la Porte Gréguennic condamnée par l’édification du bastion en 1593, a construction commence en 1620. Intégrée aux remparts, elle se compose d’une porte charretière et d’une poterne commandée par un pont-levis. Sa construction est achevée en 1624. En 1636, Dubuisson-Aubenay écrit dans son ouvrage « Itinéraire de Bretagne » : – « sortant par cette porte, vous passez de quelques costés que vous alliez sur un pont double de belles pierres blanches, à 3 arcades à droite et 3 à gauche, jusque auxquelles viennent les basteaux à voile chargés de 40 à 50 tonneaux et non plus, avec la marée qui passant par lesdites arcades entre dans les fossés de la ville. »
1742, bâtie sur un sol peu solide, rongée par les eaux, la porte menace de s’effondrer.
1747, elle est reconstruite. Sa façade est conservée mais l’ingénieur Duchemin, en charge de sa restauration, supprime la toiture et la chambre haute.
1835, à la création de la Place Gambetta, le pont qui donnait accès à la porte est démoli.