Le 24 décembre 1979, la toute première Ariane était lancée au Centre spatial de Kourou en Guyane.
Ce 24 décembre 1979, la tension est à son comble à Kourou, en Guyane.
Sur son pas de tir est installé le premier des lanceurs de satellites européens, plus connu sous le nom de « fusée Ariane ».
À 18 heures, 14 minutes et 38 secondes heures de Paris, c’est la mise à feu. Les 4 moteurs s’allument, Ariane est propulsée vers le ciel, consommant une tonne de carburant à la seconde … Deux minutes trente après son décollage, la fusée est déjà à 50 kilomètres d’altitude. Ce premier tir de qualification d’Ariane est une réussite pour ses deux mamans qui offrent ce joli cadeau de Noël à l’Europe, le CNES, et l’agence spatiale européenne, l’ESA.
Ce premier lanceur Ariane 1 comporte trois étages, mesure 47 mètres de haut, pèse 210 tonnes et, grâce à sa poussée de 240 tonnes, peut placer en orbite géostationnaire des satellites de 1 700 kg. Il est propulsé par un moteur Viking, initialement développé par la SEP de Vernon.
CNES et l’ESA offrent ainsi à l’Europe, un accès autonome à l’espace.
Jusque dans les années 1960, seuls les Américains et les Russes maîtrisaient les technologies pour envoyer des engins dans l’espace. Ainsi, en 1974, faute de lanceur européen, le premier satellite franco-allemand de télécommunication, Symphonie, est lancé par une fusée américaine. Aux conditions des Américains : interdiction de commercialiser ses services !
L’Europe décide alors de créer sa propre famille de lanceurs, afin de se garantir un accès autonome à l’espace. Un projet porté par la France.
Le 30 mai 1975, l’Europe crée l’Agence Spatiale Européenne (ESA).
Les pays européens mettent en commun leurs industries, leurs scientifiques et leurs moyens financiers, pour développer les technologies et les sciences spatiales.
Le succès du lancement d’Ariane prouve qu’ils possèdent les moyens technologiques de cette aventure, et fait de l’Europe un des principaux acteurs sur le marché du lancement des satellites.
En disposant de son propre lanceur, l’Europe devient indépendante.
Les pays membres peuvent lancer librement des satellites pour tous les usages qu’ils souhaitent (télécommunication, météorologie, géolocalisation, observation terrestre et maritime, etc.), pour le compte de leurs gouvernements, de sociétés privées ou de leurs armées.
En 1980, la société ARIANESPACE, aujourd’hui leader mondial, est créée pour commercialiser le lanceur.
De 1979 à 1986, 11 lancements auront lieu. Elle mettra en orbite la sonde Giotto vers la comète de Halley. Son dernier vol, le 22 février 1986 lancera le premier satellite Spot
En 1986, Ariane 1 sera remplacée par Ariane 2.
Aujourd’hui plus de la moitié des satellites commerciaux présents dans l’espace ont été lancés par des fusées Ariane. Et les 20 pays membres de l’agence spatiale européenne se sont mis d’accord pour financer le développement d’une nouvelle Ariane, Ariane 6, destinée à continuer d’assurer la suprématie européenne sur ce marché.
Ariane 6 dont le premier vol est prévu pour fin 2020.
Ariane est le nom que portent toutes les fusées Européennes.
12 pays Européens participent à la construction d’Ariane : la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, l’Espagne, les Pays-Bas, La Suède, la Suisse, la Norvège, l’Autriche, le Danemark et l’Irlande.
Le port spatial européen est situé à Kourou en Guyane et géré par le CNES.