Le 19 novembre, l’association sarzeautine « Les Amis de Marie Le Franc », écrivaine et lauréate du Prix Fémina en 1927, on fait don aux Médiathèques de Vannes de 44 lettres de Marie Le Franc. Ce fonds épistolaire composé de lettres écrites de 1947 à 1966 a rejoint le Pôle Bretagne-Patrimoine.
« Toutes ces lettres vont enrichir notre fonds. On va pouvoir les valoriser et les faire connaître au plus grand nombre.» se réjouit Françoise le Viavant, directrice adjointe du réseau des médiathèques qui rappelle également que déjà en 1999, une exposition avait été consacrée à Marie Le Franc.
MARIE LE FRANC
Marie Le Franc était une écrivaine, poétesse bretonne née le 4 octobre 1879 dans le petit village de Banastère, à Sarzeau. Son père, douanier, qui a appris des rudiments de lecture et d’écriture auprès de son grand-père et des moines tenait à ce que ses enfants fussent instruits. Il envoie donc sa fille étudier chez les sœurs de Sarzeau (actuel collège Sainte-Marie, fondé en 1890), puis à l’École Normale de Vannes. Elle obtient son diplôme d’institutrice en 1897, à l’âge de 18 ans. Nommée successivement à la Trinité-Porhoët et à Muzillac, elle écrit ses premiers poèmes qui paraissent dans des journaux locaux.
Titularisée en 1901, Marie Le Franc est nommée à Vannes, puis à Colpo en 1903, où elle doit assurer tous les niveaux d’une classe unique. Mais elle rêve d’horizons lointains et part pour le Québec où elle enseigne dans la région de Montréal. Elle se met à écrire des nouvelles puis elle publie de nombreux romans. Elle obtient le prix Femina en 1927 pour son roman Grand-Louis l’innocent (1925), écrit durant un séjour en Bretagne.
Elle est faite chevalier de la légion d’honneur en 1935. Pendant la guerre elle revient en France et se dévoue beaucoup à aider les réfugiés pour lesquels elle collecte des vêtements et organise le logement et le ravitaillement de ce surcroit de population, n’hésitant pas à parcourir de nombreux kilomètres à pieds dans la campagne.
À la Libération, elle crée une colonie pour les enfants juifs déportés et tente de retrouver leurs familles. Elle reçoit de nombreux colis d’aides depuis le Québec.
Toutefois, la séparation avec le Canada lui pèse, elle y retourne en 1947 et ne quittera définitivement le Québec qu’en 1958. Elle décède le 29 décembre 1964 au château du Val Saint Germain et est enterrée au cimetière de Sarzeau. Un lac canadien porte son nom ainsi que la médiathèque de Sarzeau et un lycée à Lorient.