Dernière Glacière de Bretagne, patrimoine maritime emblématique de la Région, située au cœur de la Ria d’Étel…
Loto du Patrimoine. 406 000 € pour la Glacière d’Étel
La Glacière d’Étel est le seul site, retenu en Bretagne, pour participer au Loto du patrimoine.
Trois millions de joueurs, douze millions de tickets de grattage vendus et près de vingt-deux millions d’euros récoltés… Le Loto du patrimoine a fait des heureux et, en premier lieu, la glacière municipale d’Étel (Morbihan), unique site breton représenté. 406 000 € lui ont ainsi été versés.
Jean-Pierre Ghuysen, délégué régional Bretagne de la Fondation du patrimoine, a souligné que la glacière était un témoignage fort de la vie industrieuse d’autrefois. La glacière et l’abri du canot de sauvetage sont deux monuments maritimes qui racontent des histoires humaines.
LA GLACIERE D’ÉTEL / MISSION PATRIMOINE
DESCRIPTION :
Reconversion de l’ancienne Glacière municipale d’Étel en un espace vivant, innovant et ouvert à l’année, qui racontera l’histoire maritime de la Ria et présentera les richesses et innovations du territoire.
Construite en 1946, la Glacière est issue de la dynamique économique du port de pêche d’Étel. Située au cœur de l’ancien quartier maritime, en face de l’abri du canot de sauvetage « Émile Daniel » et aux côtés de la criée, on y fabriquait jusqu’à 70 tonnes de glace par jour pour conserver les thons dans les bateaux.
Dernière glacière de la région, cet édifice aujourd’hui désaffecté est emblématique de l’époque de la grande pêche en Bretagne et témoin d’une architecture industrielle d’après-guerre.
NATURE DES TRAVAUX
Les études de diagnostic ont permis d’avoir un état des lieux précis de l’édifice et de définir les travaux à effectuer :
Restauration et étanchéité de la structure en béton armé du bâtiment et de la couverture (corrosion, infiltrations d’eau) ;
Installation des équipements de production d’électricité à partir des énergies renouvelables (hydrothermie marine et hydrolienne), branchement du bâtiment aux réseaux de fluides et mise en conformité du bâtiment (dont normes PMR) ;
Restauration complète et aménagement du rez-de-chaussée pour l’accueil de l’office de tourisme ;
Aménagement des étages « en blanc » en vue d’une mise à disposition de locaux nus à de futurs occupants.
VOCATION DU SITE
La Glacière, un rôle central dans l’animation et le développement de la commune et du territoire.
La municipalité souhaite ancrer le projet de reconversion de la Glacière sur le thème de la mer. Amenée à devenir un lieu vivant et ouvert à l’année grâce à l’accueil de l’office de tourisme, elle pourra raconter les grandes étapes de l’histoire portuaire de la Bretagne et des évolutions qui en sont issues à travers les collections du musée des Thoniers d’Étel qui s’y installera, mais aussi éclairer sur les enjeux de préservation du milieu marin et de développement durable du territoire.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de requalification de la façade maritime en cours, amené à jouer un rôle central dans l’animation et le développement de la commune et du territoire.
UN PEU D’HISTOIRE
Autrefois, le port d’Étel comptait 1 200 inscrits maritimes, 26 mareyeurs. Plus de 350 bateaux sont sortis des chantiers de Belz.
Le port d’Etel est à son apogée. Les dundées étellois constituent alors la première flottille, armée à la pêche au thon, pour l’ensemble des ports français. Jusqu’en 1938, les patrons étellois sont fournis par la glacière de La Trinité-sur-Mer. « Les barres de glace étaient acheminées sur des camions qui transportaient environ cinq tonnes de glace. Cette dernière était livrée en pains de 20 à 25 kg. Parfois, c’était en autocar », raconte Michel Le Leuch, président d’Autrefois Étel. Les aléas de l’acheminement et l’insuffisance des quantités fournies conduisent la ville d’Étel à solliciter, en 1938, la construction de sa propre glacière.
Une première glacière est construite en 1937, elle est inaugurée en 1939.
Elle est alimentée en eau douce par un réseau de puits artésiens situé dans la Falaise d’Étel (le Ré). Un château d’eau complète le dispositif. Le refroidissement est assuré par du gaz ammoniac liquéfié.
Edifice construit en alignement d’anciens quais, ce qui explique son implantation en retrait et désaxée par rapport aux quais actuels.
Fabriquée à l’étage la glace est pillée puis stockée dans des chambres réfrigérées au rez-de-chaussée.
Construit en béton armé et parpaings de ciment, c’est un édifice de plan quadrangulaire divisé en deux vaisseaux parallèles, chacun couvert d’une voûte en berceau en voile de béton.
1946, la production de glace explose
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, face au développement constant de la flottille des chalutiers motorisés, la production de glace est insuffisante. Une nouvelle usine à glace est bâtie en 1946, qui produira soixante tonnes de glace par jour, puis cent tonnes journalières à certaines périodes.
La nouvelle glacière est inaugurée en septembre 1947.
1958, 16 711 tonnes de glace livrées
Une étude menée à la glacière précise les quantités de glace en barres délivrées. En 1958, elles se montent à 16 711 tonnes, en 1959 elles atteignent 19 382 tonnes. Puis, en 1964, les livraisons tombent à 12 756 tonnes.
1972, bâtiment désaffecté
Après le départ des chalutiers pour Lorient, dans les années 1960 et 1970, le bâtiment est désaffecté.