Le 53e Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) s’achève ce week-end au Bourget, avec les journées grand public, qui devraient attirer près de 200 000 visiteurs. Situé au nord-est de Paris, cet aéroport mythique fête son centenaire. À lui seul, il résume l’histoire de l’aviation avec ses héros mais aussi ses heures sombres. Cette 53e édition réunit de nouveau l’ensemble des acteurs de l’industrie mondiale autour des dernières innovations technologiques. Les 4 premiers jours du Salon étaient réservés aux Professionnels suivis de 3 jours pour le Grand Public.
Tous les deux ans, le Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) est un rendez-vous incontournable. Le plus grand salon au monde, le plus ancien aussi.
Pendant 7 jours, il concentre 350 000 visiteurs, 2 400 exposants venus de 50 pays, 150 aéronefs en vol ou en présentation statique, le tout sur 324 000 m² de surface, soit l’équivalent de 50 terrains de football… Comme un gros porte-avions ancré pendant une semaine aux portes de Paris. Toujours spectaculaires, souvent étonnantes, les présentations aériennes constituent un des moments forts du Salon et permettent aux exposants de montrer leur savoir-faire technologique et aux visiteurs de découvrir les dernières nouveautés en la matière.
L’AERONAUTIQUE : 195 000 EMPLOIS
Il faut savoir que l’aéronautique cherche à recruter 15 000 emplois. Les entreprises françaises sont contraintes de refuser des commandes faute de personnel. Déjà forte de 195000 emplois, elle doit, comme elle l’a fait l’an dernier, recruter 15000 nouveaux talents.
Son chiffre d’affaire en 2018 : 65,4milliards.
AERONAUTIQUE/BRETAGNE ET MORBIHAN
En Bretagne, la filière de l’aéronautique rassemble quelques 120 entreprises et pèse 8000 emplois notamment dans la mécanique de précision et l’électronique embarquée.
MULTIPLAST
Habitué aux salons du nautisme pour ses trimarans géants et ses monocoques de courses, le chantier Multiplast est présent au salon de l’aéronautique du Bourget pour la présentation de l’avion électrique Alice dont il a réalisé le fuselage en fibre de carbone. Alice qui attise toutes les convoitises à Paris. «Nous avons ensuite réceptionné toutes les pièces fabriquées un peu partout dans le monde (les ailes à Singapour, le moteur en Allemagne, l’empennage en Angleterre, etc.) pour le monter pour la première fois au chantier à Vannes avant de le redémonter pour le Bourget », confie Yann Penfornis, le directeur de Multiplast.
Depuis huit ans, le salon de l’aéronautique est un passage obligé pour sa société qui fabrique aussi des pièces de radars et des entrées d’air pour Airbus et Safran. L’entreprise fait partie du groupe Carboman qui a conçu la structure des avions Solar impulse. L’avion d’Eviation « Alice » doit pouvoir transporter neuf passagers pour des voyages jusqu’à 650 kilomètres. Si les réservations décollent, Multiplast pourraient également fournir les prochains fuselages
SCO – OBSERVATOIRE SPECIAL DU CLIMAT
L’Observatoire Spécial du Climat (SCO) mis en place par le CNES a pris son envol au Salon du Bourget, le 17 juin dernier, en présence du Président la République Emmanuel Macron. 25 agences spatiales et 4 organisations internationales ont signé la déclaration conjointe d’intérêt lançant officiellement les travaux du Space Climate Observatory (SCO).
Pour le CNES cette journée était résolument placée sous le signe du Climat et de la lutte contre le changement climatique qui comptent parmi les enjeux majeurs du 21ème siècle. Dans le cadre du One Planet Summit organisé par la France, le CNES a proposé la création d’un Space Climate Observatory (SCO) qui consiste à fédérer au niveau mondial, les ressources des agences spatiales, des agences météorologiques et des organismes de recherche afin de mieux mesurer et visualiser les impacts du changement climatique et d’offrir aux décideurs des outils d’analyse et d’action.
Au-delà du SCO, le CNES est investi dans de nombreux projets spatiaux destinés à l’étude du système Terre
Cet observatoire international a pour but de mutualiser l’ensemble des données satellitaires, avec des données in situ et les données d’ordre socio-économique afin de mieux évaluer les impacts locaux du changement climatique.
L’accès à ces différentes données standardisées et interopérables permettra d’élaborer des indicateurs et des outils d’aide à la décision à l’échelle territoriale locale pour agir concrètement sur les différents impacts ou s’y adapter : événements extrêmes, sécheresses, élévation du niveau de la mer, fonte des glaces, pollution de l’air, canicules et étuves urbaines, etc., rapportées au contexte territorial (en fonction de la démographie, de l’urbanisation, de l’agriculture ou du tourisme par exemple).
L’autre particularité de ce programme est sa dimension collaborative mondiale,
Le CNES est fortement engagé dans la mise en œuvre et la valorisation des missions et des données spatiales pour répondre au défi du changement climatique. La France, à travers le CNES, a été à l’initiative de la création de l’Observatoire Spatial du Climat
L’objectif premier du SCO est de produire et distribuer des données adéquates, adaptées, à jour et fiables et des informations sur les impacts du changement climatique à l’échelle nationale et régionale, via l’utilisation de technologies spatiales, de mesures ciblées et de modèles pertinents croisés avec des indicateurs socio-économiques. L’objectif ultime est l’élaboration de scénarios d’impacts à destination des décideurs pour répondre aux enjeux de l’adaptation.
L’histoire du Salon en quelques dates clés
Evénement plus que centenaire, c’est le plus ancien et le plus grand salon au Monde consacré à cette industrie.
L’aéroport lui aussi est centenaire. Modeste terrain d’aviation à ses débuts, il a d’abord connu un usage militaire durant la guerre 14-18. « Il était bien situé, à l’est de la capitale, donc du bon côté pour défendre Paris en cas d’invasion allemande… »
À la fin de la guerre, les pilotes et les appareils se reconvertissent dans le civil : ils transportent le courrier, des marchandises puis des passagers. Les premières lignes régulières s’envolent vers Bruxelles et Londres en 1919. Les balbutiements de l’aviation commerciale, « avec environ 700 passagers la première année, on ne parlait pas encore d’aéroport mais de port aérien ».
Le Salon s’inscrit, depuis sa création, au cœur même de l’évolution du marché mondial de l’aéronautique et de l’espace, dont il est devenu, au fil des années, le lieu de rencontre privilégié.
Le 1er Salon entièrement consacré à la « Locomotion aérienne » est créé par André Granet et Robert Esnault-Pelterie. Il s’est tenu du 25 septembre 1909 au 17 octobre 1909 au cœur de Paris sous la nef du Grand Palais. Le Grand Palais est complet et le succès de cette première exposition sera un évènement reconnu et reconduit chaque année.
En 1909, 100 000 visiteurs sont venus admirer les innovations de 380 exposants.
En 1927 : Charles Lindbergh s’est posé sur l’aéroport du Bourget lors du premier vol sans escale entre New York et Paris. Le Bourget devient alors la plate-forme aéronautique la plus connue dans le monde et spécialement aux Etats-Unis.
1928 : 11ème Salon de l’Aviation
1969 : Arrivée du Concorde au Salon, premier avion commercial supersonique ainsi que du Boeing 747 Jumbo Jet.
2005 : Première présentation au public de l’Airbus A380. A cette occasion, le salon bat son record historique du nombre d’entrées grand public : près de 230 000 visiteurs en 3 jours.
2009 : Centenaire du Salon. A cette occasion une trentaine d’avions historiques sont présents pour témoigner de 100 ans d’innovations. Retour remarqué de la Patrouille de France.
2011 : Edition de tous les records (la barre des 2110 exposants est franchie) et présence du 1er avion solaire, le Solar Impulse.
À SUIVRE EN 2019
Une fois que le Salon international de l’aéronautique et de l’espace aura refermé ses portes, d’autres événements suivront dans les prochains mois au musée du Bourget : le 20 juillet, Objectif Lune pour célébrer le premier pas de l’homme sur la Lune ; le 3 août, La tête dans les étoiles ; les 21 et 22 septembre, les Journées du patrimoine ; les 28 et 29 septembre, Meeting aérien du centenaire ; le 12 novembre, inauguration du Mémorial des aviateurs de l’Armée de l’air ; en décembre, ouverture de la Grande Galerie.
Renseignements : tél. 01 49 92 70 00 ou sur le site internet: museeairespace.fr