Depuis le 27 janvier, 17 des 19 banques nationales de la zone euro ont cessé d’émettre le billet de 500 euros. La Banque fédérale d’Allemagne et la Banque nationale d’Autriche disposent d’un délai supplémentaire jusqu’au 26 avril 2019 pour des raisons logistiques.
Pas de panique pour autant que ceux qui en conservent sous le matelas (ils ne sont sûrement pas très nombreux) se rassurent : les coupures de 500 € en circulation conserveront leur valeur et continueront d’avoir cours légal, vous pourrez donc toujours les utiliser comme moyen de paiement et aussi les échanger à tout moment dans les banques centrales nationales de la zone euro.
Si la fin de l’émission des billets violets est passée inaperçue en France, car la plupart des Français n’ont jamais vu ce billet, il en va autrement Outre-Rhin.
A Vienne et Berlin, la fin du billet violet a soulevé une vague de pétitions en ligne et de protestations d’une ampleur difficilement imaginable à Paris ou Bruxelles. Et pour cause : « Les Allemands sont culturellement très attachés au paiement en liquide, y compris pour des gros montants », explique Carsten Brzeski, économiste chez ING, à Francfort. Acheter un réfrigérateur ou une voiture en grosses coupures n’est pas rare outre-Rhin, où les paiements en espèces ne sont pas plafonnés – contrairement à la France, où ils sont limités à 1 000 euros pour les résidents. En outre, 80 % des transactions au point de vente y sont réalisées en en liquide, contre 68 % en France et 45 % aux Pays-Bas.
Pourquoi cette décision ?
Trop rare et peu utile pour les 340 millions d’Européens utilisant l’euro, sa somme est également jugée trop importante, susceptible d’être un « outil de blanchiment » facilitant la circulation « de l’argent sale » .Pour les faussaires et le crime organisé, ces grosses coupures simplifient le passage des frontières. De fait, un sac rempli de 2 000 billets de 500 euros permet de transporter 1 million d’euros. En coupures de 20 euros, pas moins de 50 000 billets et quelques valises, moins discrètes, sont nécessaires.
Face à son usage dans le financement du terrorisme. La Banque centrale européenne a donc décidé, en mai 2016, d’arrêter de produire ces grosses coupures soupçonnées de faciliter des activités illégales. En pratique, les derniers billets ont été fabriqués en 2014 et depuis, la demande est couverte par les billets en circulation et en stock.