REPORTAGE : MARAIS SALANTS DU MORBIHAN-6 : ÉCONOMIE, MARAIS LITTORAUX ET MARAIS ENDIGUÉS.

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Nous terminons par ce dernier opus, notre reportage sur les marais salants du Morbihan.

ÉCONOMIE/TOURISME :

Le sel, source de vie, aliment indispensable pour l’homme mais également pour l’animal, est encore aujourd’hui un acteur économique avec de nombreux emplois induits par sa production.

Dans le Morbihan, outre une activité en pleine expansion, le sel est également un atout touristique avec le développement des visites des salines qui offrent une découverte de la récolte mais également du métier de paludier.

Enfin, c’est un acteur incontournable pour l’entretien, la protection et la mise en valeur des Espaces Naturels Sensibles.

« Produire du sel, c’est bien mais nous avons deux objectifs prioritaires. Tout d’abord, l’entretien et la mise en valeur des Espaces Naturels Sensibles (ENS) dont nous sommes propriétaires. Puis leur ouverture aux scolaires et aux touristes. Il a donc fallu lancer la rénovation de marais salants et trouver des gestionnaires au double profil rare de professionnel du sel et de l’accueil du public » nous explique François GOULARD, Président du Conseil Départemental.

À découvrir notamment :

Les trois marais salants en exploitation (Lasne, La Trinité et Truscat) et le marais de Pen en Toul.

Le marais de la Villeneuve à Le Hézo (ancien marais salant proche du golfe du Morbihan). Plongez dans la goutte d’eau et découvrez la richesse planctonique dans ce site naturel préservé. Vous pêcherez vous-même le plancton ! L’association Observatoire du plancton mettra à votre disposition ses microscopes et les compétences de ses animateurs pour contempler et comprendre cette vie minuscule mais primordiale.

Et le moulin à marais de l’Ile d’Arz. Un sentier côtier, bien balisé, vous offre de faire le tour de l’île à pied. Notons spécialement trois superbes balades, pour découvrir les panoramas du golfe et ses sites naturels qui semblent parfois se confondre… Criques, anciens marais salants, vasières, réserves ornithologiques, sans oublier son bourg si charmant

LES MARAIS LITTORAUX PROTÉGÉS

Outre la vaste Réserve Naturelle des Marais de Séné, d’autres anciens Marais Salants de plus petite taille font l’objet de protection : Les marais du DUER, de PEN EN TOUL…

Chaque site fait l’objet d’une règlementation et d’une gestion particulière.

Les statuts et propriétaires sont nombreux :

Espaces naturels sensibles du Conseil Général du Morbihan,

Espaces du Conservatoire du Littoral,

Sites classés,

Réserve Naturelle Régionale.

Tous sont répartis dans le Golfe du Morbihan. Trois d’entre eux jouent un rôle important pour les oiseaux hivernants et/ou nicheurs :

Les autres, moins connus ou non protégés viennent compléter ce réseau de marais littoraux : marais de Bréquigny, marais de la Villeneuve, marais de Ludré, marais de Birhit,

Salines du Bréno à Carnac.

En plus des marais littoraux protégés, il existe bien d’autres marais littoraux, souvent privés. La plupart sont classés ou gérés plus spécifiquement pour la pratique de la chasse au gibier d’eau.

Tous ces marais constituent un ensemble cohérent, à préserver dans sa globalité afin que le Golfe du Morbihan puisse continuer de représenter un site d’hivernage et de reproduction pour les oiseaux de milieux humides.

LES MARAIS ENDIGUÉS

Ces derniers s’étendent sur plus d’un millier d’hectares et constituent l’un des grands ensembles du marais du littoral Atlantique français

Au-delà d’un aspect paysager et historique, ces anciens marais salants et étangs à marée constituent une composante majeure du patrimoine biologique du golfe du Morbihan, notamment pour la flore et la végétation, les oiseaux d’eau, ou le fonctionnement de l’écosystème.

Le statut foncier de ces marais endigués est très variable : privés, collectivités publiques. La délimitation avec le Domaine Public Maritime (État), est souvent floue, parfois contradictoire avec les relevés cadastraux anciens en raison notamment de l’abandon des sites et de l’absence d’entretien (la mer reprend ses droits).

La plupart des marais endigués du Golfe ont une origine anthropique.

Ils se retrouvent isolés de la mer par des digues construites afin de satisfaire diverses activités économiques : salicultures, moulins à marées, puis plus récemment à des fins conchylicoles, piscicoles ou agricoles. Mais la pratique des loisirs y est plus importante.

Ces marais, généralement séparés de la mer par un cordon dunaire naturel ont, en principe, été remaniés, canalisés et/ou équipés de vannes ou de buses afin de figer le trait de côte pour en contrôler les inondations en amont.

Une partie de ces marais fait toujours l’objet d’une gestion hydraulique régulière, mais il faut avouer que beaucoup sont laissés à l’abandon.

Ces marais ne présentent pas de caractéristiques générales quant à leurs structures. La nature et la longueur des digues varient considérablement d’un site à l’autre. Les ouvrages hydrauliques sont également diversifiés en réponse aux différents usages passés et actuels.
Au niveau des marais abandonnés et non gérés, on remarque le rétablissement des marées.

Les marais endigués constituent un élément des milieux naturels ou semi naturels du Golfe du Morbihan dont les lagunes restent prioritaires pour la faune et la flore ou les « Hauts Schorres » devenus rares dans la région.

Les marais endigués restent importants pour les oiseaux tant au niveau de l’hivernage, de la migration et de la reproduction pour une quinzaine d’espèces dont la spatule blanche, l’échasse blanche et l’avocette élégante.

Quelques sites font l’objet de statuts de protection : Réserve Naturelle (Marais de Séné), arrêté préfectoral de protection de biotope (Marais du Duer/Sarzeau), réserve associative (Marais de Pen en toul / Larmor-Baden), terrains du Conservatoire du littoral (Marais du Pont-vert / Vannes) et terrains acquis par le Conseil Général du Morbihan, grâce à la Taxe Départementale des Espaces Naturels Sensibles (Marais du Duer/ Sarzeau,…). A ces différents statuts correspondent des niveaux de protection réglementaires et de gestion des milieux différenciés.

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