Une fusée Ariane 5 va, mercredi 25 juillet 2018, du site de Kourou en Guyane, mettre en orbite quatre nouveaux satellites de la constellation Galileo, le système de GPS européen censé permettre au vieux continent d’être autonome à l’égard des Etats-Unis.
Mercredi 25 juillet 2018, une 99e fusée « ARIANE 5 » décollera de Kourou avec sous sa coiffe, 4 nouveaux satellites « GALILEO », le système de navigation européen. 3 h 30 après le décollage, une équipe du CNES de Toulouse pointera 2 paraboles de plus de 10 m de diamètre, l’une située à Kerguelen et l’autre en Afrique du Sud, vers la zone d’injection prévue de 2 des 4 satellites de la constellation. En Australie, 2 antennes seront orientées par un partenaire commercial suédois vers les 2 autres satellites. Deux paraboles supplémentaires de l’Agence spatiale d’Afrique du Sud (SANSA) seront mobilisées, au cas où…
Transmises par fibres optiques — parfois via des satellites géostationnaires, ces données arriveront automatiquement au CNES à Toulouse, où se trouve le Centre des opérations du réseau multi-missions du CNES, surnommé le COR. Pendant une douzaine de jours, 3 personnes y seront présentes 24h/24 afin de pointer les antennes vers les nouveaux-venus et transférer toutes les données reçues au Centre de contrôle de la mission Galileo, également basé au CNES de Toulouse.
Le système de géolocalisation Galileo sera ainsi quasi opérationnel: il ne restera plus qu’à envoyer encore quatre satellites d’ici 2021 pour arriver à la constellation complète de 30 satellites — 24 opérationnels et 6 de remplacement.
A terme, Galileo est censé offrir une précision de géolocalisation — de l’ordre du mètre — supérieure au GPS américain, ainsi qu’une datation du signal. Les géants tech Samsung et Apple l’ont d’ailleurs déjà préféré pour leurs derniers modèles de smartphones.
Un atout que Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d’études spatiales (CNES) n’a pas manqué de rappeler.
Galileo
Décidé au début des années 2000, Galileo vise à rendre l’Europe indépendante du système de géolocalisation américain GPS (Global Positioning System). Pour cela, l’Europe a imaginé une constellation de 30 satellites concurrente du GPS américain, du système russe GLONASS et du système chinois BEIDOU.
Équivalent du GPS américain, Galileo sera basé sur une constellation de 30 satellites en orbite à 23 222 km d’altitude. Il affichera une précision à quelques mètres qui ne sera égalée qu’à partir de GPS III.
Lancés en tandem en 2011 et 2012, les 4 premiers satellites Galileo ont validé le système de géolocalisation, suivis de 3 lancements doubles réussis en 2015, puis d’1 lancement double en mai 2016. Ce qui porte le nombre de satellites en vol à 12 (dont 11 opérationnels). Tous ces lancements ont été réalisés par le lanceur russe Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais. Le 17 novembre 2016, 4 autres satellites ont été lancés, cette fois avec le lanceur Européen Ariane 5ES, et ont été suivis en 2017 et 2018 de 2 lancements doubles supplémentaires.
Date du 1er lancement : 21 octobre 2011
Partenaire : ESA (Agence Spatiale Européenne) et Union Européenne
Orbite : 3 orbites circulaires à une altitude de 23 222 km
Galileo : 100 millions de personnes se servent désormais du « GPS européen
Officiellement actif depuis la fin 2016, le service de positionnement par satellites de l’Union européenne, Galileo, est utilisé par 100 millions d’individus dans le monde.
Il est vraisemblable que vous n’ayez pas encore accès au service de géolocalisation fourni par Galileo, celui-ci étant encore assez peu répandu. Si vous en profitez déjà, cela veut dire que vous êtes en possession d’un smartphone de dernière génération. Des modèles comme l’iPhone X, le Samsung Galaxy S8, le LG V30, le Google Pixel 2 XL, le Sony Xperia XZ.