CULTURE-37 : LA CULTURE ORPHELINE D’UN IMMORTEL

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JEAN d’ORMESSON  s’est éteint dans la nuit du 5 décembre à l’âge de 92 ans. On avait fini par le croire immortel !

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Ce n’est pas son statut d’académicien qui nous enchantait mais son appétit pour la vie, son insatiable curiosité, son regard espiègle et son verbe riche.

Ecrivain, romancier, chroniqueur, académicien… l’homme de lettres, ancien directeur général du « Figaro » de 1974 à 1977, figure médiatique de l’intelligentsia de droite était le doyen de l’Académie française, dont il était membre depuis le 18 octobre 1973.

Il avait reçu le Grand prix du roman de l’Académie française pour « La Gloire de l’Empire » en 1971. Fait rare : il avait même été édité de son vivant dans la prestigieuse collection La Pléiade des éditions Gallimard, en 2015.

Jean d’Ormesson aimait Venise, Paris, le ski, les bains de mer, Chateaubriand, Paul-Jean Toulet, les femmes et l’Académie. Il avait œuvré pour que les femmes puissent elles aussi devenir « Immortelles » en accueillant Marguerite Yourcenar.

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Il ne manquait jamais une occasion de renouveler ses professions de foi, de dire à quel point il est poli d’être gai et inconvenant de trimbaler ses soucis et son spleen à la télévision, dans les livres ou dans les assemblées. Il suffisait d’apercevoir sur les écrans son sourire de galopin et son regard bleu pétillant pour recouvrer instantanément sa bonne humeur. . Il pensait avec raison que la gaieté est une politesse.

La littérature fut la grande affaire de sa vie. Il l’embrasse en 1956 avec L’amour est un plaisir, mais ne connut son premier grand succès qu’en 1971, avec La Gloire de l’Empire, un roman récompensé par le Grand Prix de l’Académie française (déjà !). Il écrivit jusqu’à son dernier souffle. Au total  50 ouvrages durant 60 ans. .Les femmes, la politique, la littérature, le temps qui passe…

Cet ancien journaliste devenu directeur général du Figaro (1974-1977) avait aussi été Secrétaire général, puis Président du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines à l’UNESCO

A la question « Pensez-vous à la mort ? », l’écrivain répondait :

« Très peu. Spinoza dit que la philosophie est méditation de la vie, non de la mort. Mais la mort est la fin et le couronnement de toute vie. Elle fait partie de la vie. Elle est peut-être la vie même. Elle en est en tout cas l’essentiel. »

« Écrire est très difficile, mais ne pas écrire est impossible » disait-il.

Il nous laisse en héritage « comme un champ d’espérance« …

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