Le combat pour la culture prend parfois des formes inattendues. En décembre 2012, au Mali, des djihadistes brûlent des livres religieux entreposés dans la bibliothèque Ahmed-Baba de Tombouctou. Dans la ville, trente-deux familles possèdent elles aussi de précieux manuscrits qui pourraient faire les frais de la sauvagerie des envahisseurs.
Tombouctou est une ville symbole en Afrique de l’Ouest. Centre culturel et économique sahélien depuis des siècles, la ville a connu des cycles de prospérité et d’autres, de violences. Dernier en date, l’occupation djihadiste de 2012-2013. A cette époque, les combattants liés à al-Qaïda ont entamé le « nettoyage culturel » de la « ville aux 333 saints », détruisant des mausolées, et brûlant des manuscrits, parfois centenaires et précieux. Ces écrits, compilés par les familles de la région depuis le XVIe siècle font partie de l’héritage de Tombouctou. Et si seulement quelques centaines de volumes ont été brûlés, c’est grâce à l’intervention de quelques défenseurs du patrimoine, qui ont caché puis exfiltré des dizaines de milliers de textes.
C’est l’histoire de ce sauvetage – dans le contexte de la montée du péril djihadiste au nord du Mali que raconte le journaliste américain Joshua Hammer, correspondant de Newsweek nous embarque dans un récit plus haletant que n’importe quelle fiction, l’épopée palpitante de cette poignée de héros qui ont risqué leur vie pour que la littérature triomphe contre l’obscurantisme.
Joshua Hammer
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