Le niveau de la mer est même l’un des meilleurs indicateurs du réchauffement, car il intègre les variations de presque toutes les composantes du système climatique.
Les observations réalisées depuis plus de deux décennies par des satellites indiquent que le niveau de la mer monte actuellement de façon quasi linéaire, à une vitesse de 3 mm par an en moyenne. Elles permettent aussi de relever de fortes disparités régionales.
Ainsi, dans le Pacifique tropical ouest, la mer monte 3 à 4 fois plus vite que la moyenne globale.
Dans la région des Philippines, les satellites ont enregistré une hausse de 25 cm en 20 ans.
Cette élévation résulte de la fonte des glaces continentales et du réchauffement de l’océan. Pour la dernière décennie, la fonte des glaciers de montagne, du Groenland et de l’Antarctique explique près de 60 % de la hausse observée. Le reste est principalement dû à la dilatation (expansion thermique) de l’eau qui se réchauffe.
La hausse du niveau marin est un phénomène lent mais inexorable. Quel que soit le scénario de réchauffement futur, la mer continuera à monter au cours des prochaines décennies et des prochains siècles.
18 cm
Le niveau de la mer s’est élevé de 18 cm dans le monde entre 1870 et 2000, dont 6 cm les 20 dernières années.
L’altimétrie par satellite, grâce à une couverture globale des océans, avec une répartition géographique homogène et une répétitivité élevée, permet un suivi sur le long terme. Le niveau moyen des mers est ainsi mesuré depuis 1992 (satellite Topex/Poséidon) grâce aux recouvrements entre les satellites successifs.
La mesure du niveau moyen des océans par altimétrie intègre les deux facteurs principaux de variation du niveau, l’effet stérique (effet de la température et de la salinité sur le niveau) et les variations de masses (apports d’eau douce, dont la fonte des glaciers).
En France, les infrastructures seraient submergées une ou plusieurs fois par siècle dans l’hypothèse d’une élévation de 1 mètre du niveau de la mer.