« Les deux hommes montent à bord séparément – les employés du Protocole s’affairent pour leur éviter la rencontre. Deux ex-présidents ! D’assez petite taille, ils mobilisent un reste d’aplomb dans un comique effort de solennité, de grandeur… »
Ainsi commence « Au-delà des Frontières » d’AndreÏ MAKINE de l’Académie Française.
Quelles blessures ont inspiré au jeune Vivien de Lynden, nouvel enfant du siècle obsédé par la décadence de l’Occident, son apocalyptique manuscrit Le Grand Déplacement ?
Pour faire publier ce brûlot, la mère du jeune auteur s’adresse à un écrivain, ami de Gabriel Osmonde. Ce dernier, que Vivien s’était choisi pour maître à penser, porte sur le monde un regard plus profondément désenchanté que le jeune néo-hussard brûlé au feu de son idéalisme. Et voilà que cette femme, revenue de toutes les utopies humanitaires les plus valorisantes, guettée par un vide existentiel dont le suicide lui semble l’unique issue, comprend qu’il faut sortir du jeu, quitter la scène où tout le monde joue faux, tiraillé par la peur de manquer et la panique de la mort. Une autre voie est possible. Une autre vie aussi. Chacun n’a-t-il pas droit à sa « troisième naissance », au-delà des frontières que l’on assigne à l’humaine condition ?
Ce livre est très intéressant dans son contenu car l’auteur nous invite, suite à un constat désarmant d’une certaine décadence de notre monde, à trouver des solutions pour s’élever au-dessus de l’inévitable. Et puis s’installe un sentiment par moment d’être abandonné par le récit de part des longueurs inutiles, les méthodes proposées pour nous emmener au-delà ne séduisent pas vraiment car pas assez explicites peut être.
Andrei MAKINE
Andreï Makine, né le 10 septembre 1957 à Krasnoïarsk, est un écrivain français. Il est membre depuis 2016 de l’Académie française, dont il est le benjamin
Au cours d’un voyage en France en 1987, il obtient l’asile politique, puis devient professeur de langue et de culture russes à Sciences Po et à l’École normale supérieure.
En 1990, il publie son premier roman, « La fille d’un héros de l’Union soviétique ».
Il est l’auteur d’une œuvre considérable maintes fois couronnée (prix Goncourt, prix Goncourt des lycéens, prix Médicis pour Le Testament français en 1995, grand prix RTL-Lire pour La musique d’une vie en 2001, prix Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre en 2005, prix Casanova pour Une femme aimée en 2013, prix mondial Cino Del-Duca pour l’ensemble de son œuvre en2014), a aussi écrit sous le pseudonyme mystérieux de Gabriel Osmonde.